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Par petite planete le 10 Mars 2013 à 18:01
Dans Paris…
Dans Paris, il y a une rue ;
dans cette rue, il y a une maison ;
dans cette maison, il y a un escalier ;
dans cet escalier, il y a une chambre ;
dans cette chambre, il y a une table ;
sur cette table, il y a un tapis ;
sur ce tapis, il y a une cage ;
dans cette cage, il y a un nid ;
dans ce nid, il y a un œuf ;
dans cet œuf, il y a un oiseau.
L’oiseau renversa l’œuf ;
l’œuf renversa le nid ;
le nid renversa la cage ;
la cage renversa le tapis ;
le tapis renversa la table ;
la table renversa la chambre ;
la chambre renversa I'escalier ;
l'escalier renversa la maison ;
la maison renversa la rue ;
la rue renversa la ville de Paris.
Paul Eluard
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Par petite planete le 5 Décembre 2012 à 13:54
La statue assise du Bouddha sur la roche
Un tailleur de pierre découpe avec grand soin,
Orne harmonieusement l’ébouriffée et solide masse,
Les marteaux éjectent les bords inutiles
Et découpent les masses laides et protubérantes.
Les racines de la haine chutent sur les genoux,
Et la lie de la douleur est recueillie haute sous le pied.
Il doit ciseler une tournure d’esprit teintée de tristesse
Et rompre tous les bouquets inutiles de la luxure.
Une pièce disgracieuse de l’esprit se détache
Et l’esprit des hauteurs s’arrondit.
Au moment où je parle, la pierre lisse sans excroissance
Ressemble au visage du tailleur de pierre.
De la pierre, le Bouddha émerge.
Park Nam-joo
http://www.keulmadang.com/blog/anthologie-de-poesie-coreenne-antoine-coppola-ko-chang-soo/
http://france-coree.pagesperso-orange.fr/culture/jardin_seoul.htm
Impressions sur le Jardin de Séoul
Lorsqu'on se perd dans le Jardin coréen, on s'enroule autour de soi même.
Autant de portes que l'on franchisse, de ces portiques en bois ouvragé aux couleurs vives, on cherchera toujours le centre du jardin, et l'on ne saura plus combien de fois on est ou non passé par là, jusqu'à ce que nous devinions que nous entraînons sans fin le centre avec nous.
À flâner le long des haies où la nature suit son cours et s'amuse à vous perdre autant qu'elle vous guide, on s'abandonne à un étrange exercice de dépaysagisation, Et l'on bascule ainsi comme sur place dans une géographie imaginaire, baignée de la mémoire de la Corée, en son miroir péninsulaire.
Où qu'on s'égare, on se retrouvera toujours au pavillon des harmonies, observatoire privilégié, halte heureuse d'où embrasser circulairement le monde qui s'organise autour de vous, assis là, avec ou sans pique-nique, à entendre au loin les rumeurs de Paris qui s'élèvent en grondant dans le ciel gris, que surveillent, tutélaires et inflexibles, les totems protecteurs dressant en leur sommet ces faces grimaçantes, terribles aux démons, mais à la fois si familières, avec leur manière de rire en silence et de plisser les yeux.
H.P.
http://france-coree.pagesperso-orange.fr/societe/inaug_jardin.htm
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