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Par petite planete le 16 Mars 2013 à 16:14
Le courage par Jean Jaurès
" L'humanité est maudite, si pour faire preuve de courage elle est condamnée à tuer éternellement.
■ Le courage, aujourd'hui, ce n'est pas de maintenir sur le monde la sombre nuée de la guerre, nuée terrible, mais dormante, dont on peut toujours se flatter qu'elle éclatera sur d'autres.
■ Le courage, ce n'est pas de laisser aux mains de la force la solution des conflits que la raison peut résoudre ; car le courage est l'exaltation de l'homme, et ceci en est l'abdication.
■ Le courage pour vous tous, courage de toutes les heures, c'est de supporter sans fléchir les épreuves de tout ordre, physiques et morales, que prodigue la vie.
■ Le courage, c'est de ne pas livrer sa volonté au hasard des impressions et des forces ; c'est de garder dans les lassitudes inévitables l'habitude du travail et de l'action.
■ Le courage dans le désordre infini de la vie qui nous sollicite de toutes parts, c'est de choisir un métier et de le bien faire, quel qu'il soit ; c'est de ne pas se rebuter du détail minutieux ou monotone ; c'est de devenir, autant qu'on le peut, un technicien accompli ; c'est d'accepter et de comprendre cette loi de la spécialisation du travail qui est la condition de l'action utile, et cependant de ménager à son regard, à son esprit, quelques échappées vers le vaste monde et des perspectives plus étendues.
■ Le courage, c'est d'être tout ensemble, et quel que soit le métier. Un praticien et un philosophe.
■ Le courage, c'est de comprendre sa propre vie, de la préciser, de l'approfondir, de l'établir et de la coordonner cependant à la vie générale.
■ Le courage, c'est de surveiller exactement sa machine à filer ou à tisser pour qu'aucun fil ne se casse, et de préparer cependant un ordre social plus vaste et plus fraternel où la machine sera la servante commune des travailleurs libérés.
■ Le courage, c'est d'accepter les conditions nouvelles que la vie fait à la science et à l'art, d'accueillir, d'explorer la complexité presque infinie des faits et des détails, et cependant d'éclairer cette réalité énorme et confuse par des idées générales, de l'organiser et de la soulever par la beauté sacrée des formes et des rythmes.
■ Le courage, c'est de dominer ses propres fautes, d'en souffrir, mais de ne pas être accablé et de continuer son chemin.
■ Le courage, c'est d'aimer la vie et de regarder la mort d'un regard tranquille ; c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel ; c'est d'agir et de se donner aux grandes causes sans savoir quelle récompense réserve à notre effort l'univers profond, ni s'il lui réserve une récompense.
■ Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire ; c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques.
Jean JAURÈS, Discours à la Jeunesse, Albi, 1903 "
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Par petite planete le 13 Décembre 2010 à 00:49
Pourquoi le pesticide "Cruiser", qui est classé dangereux pour l’environnement, dangereux pour les abeilles, les oiseaux et les mammifères sauvages, et très toxique pour les organismes aquatiques, est-il à nouveau autorisé pour la 4ème année consécutive ?
Les substances actives présentes dans le Régent (fipronil), le Gaucho (imidaclopride), le Poncho (clothianidine) et le Cruiser (thiaméthoxam) appartiennent à la même famille d'insecticides systémiques utilisés en enrobage de semences, notamment de maïs. Elles sont homologuées au niveau européen, même si la France a été le seul pays européen à retirer l'autorisation d'usage du Régent et du Gaucho.
Les agriculteurs sont amenés à utiliser des semences traitées Cruiser et cela à leurs dépens puisque le coût/ha de ce produit est de 70€ contre 30€ pour les produits maintenant interdits.
Sur la fiche officielle du produit en question, il est pourtant indiqué assez de choses pour que ce produit soit purement et simplement interdit :
"Précautions environnementales :
1. Ce produit est toxique pour les poissons et invertébrés. Ne pas appliquer directement sur l'eau ni à proximité des endroits où se trouve de l'eau de surface.
2. Ne pas contaminer les aliments destinés à la consommation humaine ou animale, les réserves d'eau ou d'irrigation, les lacs, les cours d'eau et les étangs.
3. Ne pas contaminer l'eau potable ou destinée aux animaux ou à l'irrigation en procédant au nettoyage des équipements.
4. Prévenir l'ingestion des semences par les oiseaux"... l'eau est mentionnée combien de fois dans les précautions ?
J'ai l'impression qu'il y a de plus en plus de malades atteints de troubles neurologiques.D'autre part, je suis certaine que nos pays dits civilisés consomment trop de viande.
Voir l'augmentation des cancers digestifs et des maladies cardio-vasculaires.
Quand on sait, par exemple, que :
. ces pesticides sont utilisés pour les céréales consommées par le bétail, dont le maïs,
. la production d'un kilo de viande requiert en moyenne une dizaine de kilos de céréales, dont le maïs
. le maïs, de plus, est très consommateur d'eau.
. la culture de cette plante tropicale détruit depuis 30 ou 40 ans les sols, les insectes (utiles ou pas), les nappes, les cours d'eau et entraine un appauvrissement de la diversité végétale.
Ne faut-il pas :
- revoir nos mauvaises habitudes alimentaires, pour diminuer la consommation de viande ?
- remettre en cause notre modèle agricole pour cesser de mettre en péril l'avenir de notre descendance ?
En octobre 2008, alors seulement secrétaire d’État à l’Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet déclarait : «
La subsistance quotidienne de plus des 2/3 de l’humanité ainsi que plus de 40% de l’économie mondiale dépendent directement de la conservation des écosystèmes.
A cet égard, la pollinisation des cultures à l’échelle mondiale est évaluée à 153 milliards d’euros.
Et encore, cette estimation ne tient pas compte du service vital que rendent les pollinisateurs à la nature toute entière.
Il est temps de renouveler notre approche de la protection de la biodiversité en intégrant désormais sa valeur économique.
Le Grenelle de l’environnement comme la Loi sur la responsabilité environnementale ouvre la voie à cette reconnaissance. »
QUESTION : A QUOI A SERVI LE GRENELLE DE L'ENVIRONNEMENT ?
L'union nationale de l'apiculture française :
http://www.unaf-apiculture.info/
Pétition de la FNE :
http://www.fne.asso.fr/fr/themes/question.html?View=entry&EntryID=71
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Par petite planete le 11 Août 2010 à 05:20
UN JOUR UN JOUR Tout ce que l'homme fut de grand et de sublime
Sa protestation ses chants et ses héros
Au dessus de ce corps et contre ses bourreaux
A Grenade aujourd'hui surgit devant le crime
Et cette bouche absente et Lorca qui s'est tu
Emplissant tout à coup l'univers de silence
Contre les violents tourne la violence
Dieu le fracas que fait un poète qu'on tue
Un jour pourtant un jour viendra couleur d'orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche
Ah je désespérais de mes frères sauvages
Je voyais je voyais l'avenir à genoux
La Bête triomphante et la pierre sur nous
Et le feu des soldats porté sur nos rivages
Quoi toujours ce serait par atroce marché
Un partage incessant que se font de la terre
Entre eux ces assassins que craignent les panthères
Et dont tremble un poignard quand leur main l'a touché
Un jour pourtant un jour viendra couleur d'orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche
Quoi toujours ce serait la guerre la querelle
Des manières de rois et des fronts prosternés
Et l'enfant de la femme inutilement né
Les blés déchiquetés toujours des sauterelles
Quoi les bagnes toujours et la chair sous la roue
Le massacre toujours justifié d'idoles
Aux cadavres jeté ce manteau de paroles
Le bâillon pour la bouche et pour la main le clou
Un jour pourtant un jour viendra couleur d'orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche
LOUIS ARAGON
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Par petite planete le 16 Juillet 2010 à 15:19
« Il faudrait d’abord étudier comment la colonisation travaille
à déciviliser le colonisateur,
à l’abrutir au sens propre du mot,
à le dégrader,
à le réveiller aux instincts enfouis,
à la convoitise,
à la violence,
à la haine raciale,
au relativisme moral,
et montrer que, chaque fois qu’il y a
au Viet Nam une tête coupée et un oeil crevé
et qu’en France on accepte,
une fillette violée
et qu’en France on accepte,
un Malgache supplicié
et qu’en France on accepte,
il y a un acquis de la civilisation qui pèse de son poids mort,
une régression universelle qui s’opère,
une gangrène qui s’installe,
un foyer d’infection qui s’étend
et qu’au bout de tous ces traités violés,
de tous ces mensonges propagés,
de toutes ces expéditions punitives tolérées,
de tous ces prisonniers ficelés et interrogés,
de tous ces patriotes torturés,
au bout de cet orgueil racial encouragé,
de cette jactance étalée,
il y a le poison instillé dans les veines de l’Europe, et le progrès lent, mais sûr, de l’ensauvagement du continent. (...)
Discours sur le colonialisme est un pamphlet anticolonialiste d'Aimé Césaire, paru aux éditions Réclame en 1950, puis à Présence africaine en 1955.
Aimé Fernand David Césaire,
né le 26 juin 1913 à Basse-Pointe (Martinique)
et mort le 17 avril 2008 à Fort-de-France
http://fr.wikipedia.org/wiki/Aim%C3%A9_C%C3%A9saire#cite_note-NouvelObs-0
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